Res.Pol.Batl. 101
- Complices de la Shoah: Les Luxembourgeois du 101e bataillon de réserve de la police allemande
Le fait que 14 anciens membres de la force armée du Grand-Duché de Luxembourg (appelée Compagnie des volontaires depuis 1881) ont participé à l’assassinat de Juifs en Pologne a été pris en compte par l’historiographie luxembourgeoise de la Seconde Guerre mondiale dès 1996. Après avoir reçu à Weimar, au cours du premier semestre 1941, une formation destinée à faire d’eux des policiers allemands et après avoir fait l’expérience du feu en Slovénie, ces 14 jeunes Luxembourgeois avaient rejoint le 101e bataillon de réserve de la police allemande (Reserve-Polizeibataillon 101 – RPB 101), basé à Hambourg, le 1er juin 1942. Intégrés à la 1re compagnie, ils étaient partis avec ce bataillon, le 21 juin 1942, pour une « mission spéciale » (Sondereinsatz) dans la partie de la Pologne sous occupation allemande connue sous le nom de Gouvernement général. Sur place, ils furent déployés dans le district de Lublin.
La question de la complicité de ces Luxembourgeois dans l’extermination des Juifs est retombée dans l’oubli après la publication, en 2000 dans la revue d’histoire Hémecht, d’un article de l’historien Paul Dostert. Depuis la fin de l’année 2017, l’intérêt pour ces hommes a cependant été ravivé et l’analyse de leur déploiement en Pologne approfondie.
Entre 1962 et 1974, deux enquêtes ont été menées à Hambourg contre d’anciens membres du RPB 101. Au cours de celles-ci, plus de 300 témoins ont été entendus.
Leurs dépositions ont clairement prouvé l’implication et la participation active du RPB 101 dans d’innombrables opérations contre la population juive du district de Lublin.
L’historien américain Christopher Browning s’est penché sur les archives des procès de Hambourg au début des années 1990, lorsque la recherche historique a commencé à s’intéresser à l’implication de l’Ordnungspolizei (la « police de maintien de l’ordre », composée de la Schutzpolizei – « police de protection » – et de la Gendarmerie) dans la Shoah. Après avoir épluché près de 125 interrogatoires, il publia en 1992 un ouvrage intitulé en français : Des hommes ordinaires. Le 101e bataillon de réserve de la police allemande et la Solution finale en Pologne.
Le travail de Browning était essentiellement basé sur les interrogatoires menés au cours de l’enquête principale, celle qui mena au procès pour complicité de meurtre de 14 anciens membres du RPB 101, dont Hoffmann et Wohlauf, anciens commandants de compagnie au sein du bataillon. Or les Luxembourgeois du bataillon avaient été à peine mentionnés dans cette enquête et n’apparaissaient pas nommément dans les interrogatoires, ce qui explique qu’ils n’ont pas particulièrement retenu l’attention de Browning.
Du point de vue luxembourgeois, les interrogatoires menés dans le cadre d’une procédure parallèle, ouverte le 3 mars 1965 par le procureur de Hambourg contre plus de 300 anciens membres du RPB, présentent un intérêt beaucoup plus important. Cette enquête parallèle a été ouverte, parce que lors des examens préliminaires dans le cadre de la procédure principale il fut constaté que le bataillon dans son ensemble était impliqué dans l’extermination des Juifs dans le district de Lublin. Elle a permis de déterminer les dates et lieux des opérations menées par le bataillon, les compagnies et les pelotons. La liste des noms a par ailleurs permis de savoir à quelle compagnie et à quel peloton les hommes du bataillon étaient affectés. Désormais, il y avait aussi des Luxembourgeois sur la liste des accusés. En 1998, Paul Dostert, mandaté par le ministre de la Justice de l’époque, avait déjà consulté ces dossiers à Hambourg et les avait cités dans son article pour la revue Hémecht, évoqué plus haut.
Dans les articles publiés ici, il est démontré que les Luxembourgeois, qui étaient des membres ordinaires du RPB 101, ont forcément été impliqués dans les actions menées contre les Juifs. Ils n’ont eu droit à aucun traitement de faveur. Ayant appartenu à un bataillon qui a manifestement participé à l’Aktion Reinhardt, c’est-à-dire à l’extermination des Juifs polonais, les Luxembourgeois du RPB 101 se sont également rendus complices de meurtres, tel que l’entendait la justice allemande d’après-guerre. Au cours du procès contre les commandants du RPB 101, tenu à Hambourg en 1968, les principaux responsables de l’extermination des Juifs avaient été désignés : Hitler, Göring, Heydrich, Himmler ainsi que Globocnik, que Himmler avait chargé de l’exécution de l’Aktion Reinhardt. À partir de là, tous les exécutants étaient définis comme des complices, quel que soit la nature de leur participation, qu’ils aient eux-mêmes abattu des Juifs ou qu’ils aient simplement monté la garde pendant la préparation et l’exécution des massacres.
Les Luxembourgeois du RPB 101 qui ont survécu à la guerre ont décrit leurs missions en Pologne comme des missions tout à fait ordinaires en temps de guerre, prétendant avoir été affectés à des missions de surveillance des biens ainsi qu’à des opérations contre les partisans. Un seul d’entre eux a admis publiquement que lui et ses camarades luxembourgeois avaient aussi été impliqués dans des opérations contre la population juive, mais uniquement en tant qu’observateurs.
Des documents inédits découverts récemment donnent cependant une autre version des faits.
Beteiligt an der Shoah: Luxemburger im Reserve-Polizeibataillon 101
In der Luxemburger Geschichtsschreibung über den Zweiten Weltkrieg ist seit 1996 die Beteiligung von 14 ehemaligen Angehörigen der Luxemburger freiwilligen Armee, seit 1881 „Freiwilligenkompanie“ genannt, am Judenmord in Polen wahrgenommen worden. Diese 14 jungen Luxemburger sind nach einer Ausbildung zum deutschen Schutzpolizisten in Weimar im ersten Halbjahr 1941 sowie einer ersten Kriegserfahrung in Slowenien, am 1.6.1942 zum Hamburger Reserve-Polizeibataillon 101 (RPB 101) gestoßen. Sie wurden Teil der 1. Kompanie und rückten mit diesem Bataillon am 21.6.1942 für einen Sondereinsatz in den als Generalgouvernement bezeichneten Teil des besetzten Polen aus. Dort waren sie im Distrikt Lublin eingesetzt.
Das Thema der Mittäterschaft dieser Luxemburger an der „Ausrottung“ der Juden im Osten ist nach der Veröffentlichung eines Beitrags des Historikers Paul Dostert in der Geschichtszeitrift „Hémecht“ im Jahre 2000 wieder in Vergessenheit geraten.
Seit Ende 2017 ist allerdings das Interesse an diesen Männern wieder neu aufgeflammt und die Beurteilung ihres Einsatzes in Polen konnte seitdem vertieft werden.
In Hamburg hatten zwischen 1962 und 1974 zwei Ermittlungsverfahren gegen ehemalige Angehörige des RPB 101 stattgefunden. In diesem Rahmen sind mehr als 300 Zeugen vernommen worden. Dadurch konnte die Involvierung und aktive Beteiligung des RPB 101 an unzähligen Aktionen gegen die jüdische Bevölkerung im Distrikt Lublin eindeutig nachgewiesen werden.
Anfang der 1990er Jahre, als generell die Beteiligung der Ordnungspolizei (Schutzpolizei und Gendarmerie) am Holocaust stärker in den Fokus der Geschichtsforschung rückte, analysierte der US-amerikanische Holocaustforscher Christopher R. Browning die Akten der Hamburger Verfahren. Aufgrund der Auswertung von 125 Vernehmungen veröffentlichte er im Jahre 1992 eine Studie unter dem Titel „Ordinary Men – Reserve Police Battaliion 101 and the Final Solution in Poland“ (dt. Ganz normale Männer. Das Reserve-Polizeibataillon 101 und die „Endlösung“ in Polen).
Allerdings basierte Brownings Arbeit in erster Linie auf den Vernehmungen des Hauptverfahrens gegen Hoffmann, Wohlauf, u.a., im Rahmen dessen 14 ehemalige Angehörige des RPB 101 der Beihilfe zum Mord angeklagt waren und bei dem es am 8. April 1968 zu einem Urteil gekommen war. In den Vernehmungen des Hauptverfahrens sind die Luxemburger kaum erwähnt bzw. beschuldigt worden, jedenfalls nicht namentlich und sie sind deshalb auch Browning nicht sonderlich aufgefallen.
Aus Luxemburger Perspektive sind die Vernehmungen im Rahmen eines Parallelverfahrens gegen mehr als 300 ehemalige Angehörige des RPB, das am 3. März 1965 durch den Hamburger Staatsanwalt eröffnet wurde, von viel größerem Interesse. Aus den Voruntersuchungen zum Hauptverfahren war nämlich ersichtlich geworden, dass das gesamte Bataillon in der Vernichtung der Juden im Distrikt Lublin eingesetzt war. Die durchgeführten Einsätze des Bataillons, der Kompanien und Züge konnten nun nach Ort und Zeit aufgegliedert werden und aus der Namensliste war ersichtlich, welcher Kompanie und welchem Zug die Männer angehörten. Nun befanden sich auch Luxemburger auf der Liste der Angeklagten. Paul Dostert hatte im Jahre 1998 im Auftrag des damaligen Justizministers auch bereits diese Akten in Hamburg eingesehen und in seinem oben erwähnten Hémecht-Beitrag daraus zitiert.
In den hier veröffentlichten Beiträgen wird gezeigt, dass die Luxemburger als ganz normale Angehörige des RPB 101 an den durchgeführten Aktionen gegen die jüdischen Menschen beteiligt gewesen sein mussten. Für sie wurden keine Ausnahmen gemacht. Indem sie einem Bataillon angehörten, das nachweislich in der so genannten „Aktion Reinhardt“, d.h. der Vernichtung der polnischen Juden, eingesetzt war, leisteten auch die Luxemburger Angehörigen Beihilfe zum Mord im Sinne der deutschen Nachkriegsjustiz. Im Hamburger Hauptverfahren waren die Haupttäter der Judenvernichtung benannt worden, nämlich: Hitler, Göring, Heydrich, Himmler sowie Globocnik, der von Himmler mit der Durchführung der Aktion Reinhardt beauftragt worden war. Von daher galten alle anderen Täter lediglich als „Mordgehilfen“; sie leisteten Beihilfe zum Mord, egal in welcher Weise sie bei der Ausführung der Tat behilflich waren, egal ob sie eigenhändig jüdische Menschen erschossen haben, oder lediglich als Wachposten eingesetzt waren.
Diejenigen Luxemburger, die den Krieg überlebten, haben ihren Poleneinsatz als normalen Kriegseinsatz dargestellt, in dem sie angeblich im Ernteschutz, in der Objektbewachung sowie im so genannten Partisanenkampf eingesetzt waren. Öffentlich hat nur einer zugegeben, dass er und seine Luxemburger Kameraden auch an Judenaktionen beteiligt waren, allerdings so, als seien sie unbeteiligte Beobachter gewesen. Neues Archivmaterial, das erst kürzlich ausfindig gemacht werden konnte, ergibt allerdings ein anderes Bild.